Croiseur Lance-Missiles "Colbert" C611

Le Colbert, nommé d'après Jean-Baptiste Colbert, ministre de la Marine de Louis XIV, était un croiseur de la Marine nationale française, en service de 1956 à 1991. Identifié par les indicatifs C 611 et FAUC, il fut converti en navire musée à Bordeaux de 1993 à 2007, puis démantelé à Bassens entre 2016 et 2018.

Ce navire, le sixième à porter ce nom et le second croiseur, était principalement destiné à la lutte anti-aérienne. Sa construction débuta en 1953 à Brest, avec une artillerie puissante composée de tourelles de 127 mm et 57 mm. Sa devise était « Perite et recte » (« Avec habileté et droiture »).

Le Colbert succéda au croiseur De Grasse, avec des spécifications similaires mais des différences notables dans la coque et les machines. Ces deux navires marquèrent l'apogée des croiseurs antiaériens français, équipés de canons et de radars pour la défense aérienne et la coordination des opérations navales.

Mis à flot en 1956 et en service actif en 1959, le Colbert fut basé à Toulon et servit comme bâtiment amiral de l'Escadre de la Méditerranée jusqu'en 1969. Il joua un rôle important de représentation, notamment en rapatriant les cendres du maréchal Lyautey en 1961 et en accompagnant le général de Gaulle lors de ses voyages, dont celui au Canada en 1967 où de Gaulle prononça « Vive le Québec libre ! ».

En 1970, le Colbert fut modernisé pour devenir un croiseur lance-missiles, adapté aux nouvelles menaces aériennes. Il participa à des missions humanitaires et diplomatiques, et sa seule mission de guerre fut pendant la première guerre du Golfe en 1991. Initialement prévu pour rester en service jusqu'en 1997, il fut désarmé en 1991 en raison de sa consommation élevée en combustible et en équipage.

Le Colbert devint un musée flottant à Bordeaux en 1993, attirant de nombreux visiteurs avec des expositions et des visites guidées. Il rencontra des critiques locales et des difficultés financières, notamment pour son entretien coûteux. Le Colbert, fermé au public en 2006, fut remorqué à Landévennec en 2007. En 2016, il fut déplacé à Bassens pour être démantelé, un processus achevé en 2018.